SPECIFICITE ET APPROCHES METHODOLOGIQUES EN PEDIATRIE NUCLEAIRE M. GUYOT, Hôpital Pellegrin, Bordeaux E. OUHAYOUN, Hôpital Purpan, Toulouse
I) Introduction
En quoi la pédiatrie nucléaire doit-elle être considérée comme une spécialité à part entière de la médecine nucléaire (au même titre que la radio-pédiatrie), et non comme la simple adaptation à l’enfant des méthodes employées chez l’adulte? Parce que l’enfant n’est pas un adulte en miniature.
- il est un patient particulier avec une anatomie, une physiologie, des maladies qui lui sont propres. - il a un vécu de sa maladie et notamment de la douleur, différent de celui de l’adulte. - il a des parents, souvent très inquiets, qu’il conviendra également de prendre en charge.
L’objectif de cette présentation est d’aborder les points méthodologiques spécifiques à cette spécialité (afin d’ harmoniser nos pratiques et permettre à un plus grand nombre de médecins nucléaires de satisfaire efficacement à la demande des pédiatres). Une démarche plus officielle est par ailleurs en court au niveau européen, qui aboutira à la rédaction de véritables procédures. II) Les différentes étapes spécifiques à la prise en charge d’un enfant en pédiatrie nucléaire
Un des paramètres les plus importants pour la réussite d’un examen est probablement d’obtenir la confiance et l’adhésion de l’enfant à celui-ci. Cela passe par : 1) Un bon accueil
Il doit se faire dans un environnement agréable, prévu à cet effet : salle d’attente dédiée aux enfants, avec jouets, télévision, de quoi dessiner, colorier, une table à langer équipée, un espace adapté pour les enfants couchés, fatigués, ou contagieux. Il convient également de prévoir une restauration pour les enfants à jeun ou devant rester plusieurs heures dans le service, ainsi qu’un chauffe biberon. Cette salle d’attente, qui doit être suffisamment grande pour recevoir les parents accompagnateurs, a en outre un intérêt de radioprotection en cas d’activité mixte (ne pas mélanger les adultes et les enfants dans la même salle d’attente).
2) Une bonne information de l’enfant (selon l’âge) et de ses parents. 2.1 lors de la prise de rendez-vous
Une notice écrite sera remise ou envoyée aux parents. Elle doit comprendre les différents temps de l’examen et son déroulement, les éventuelles préparations (jeun, hydratation, préparation colique, régime, pose de patch anti-douleur si souhaité) avec les prescriptions médicales correspondantes (réf). En retour on notera le poids de l’enfant, afin d’adapter en conséquence l’activité à administrer, et on demandera aux parents d’apporter les examens déjà pratiqués. On précisera les contraintes liées aux exigences de radioprotection : en particulier, pas de femme enceinte en zone contrôlée.
2.2 le jour de l’examen
On prendra quelques minutes pour faire visiter la salle d’examen à l’enfant et à ses parents, lui faire découvrir les installations sous forme ludique : “ appareil photo ” pour la gamma caméra, “ télévision ” pour l’écran de visualisation…. On lui expliquera de nouveau ce qu’on va lui faire, en n’hésitant pas à s’adresser directement à lui (comprendra d’autant mieux ce qu’on attend de lui qu’on lui aura donné de l’importance), à lui faire toucher la gamma caméra et tout matériel qui sera en contact avec lui. Ce n’est pas du temps perdu, car si l’enfant est en confiance, il n’aura pas peur, ne bougera pas et, in fine, cela évitera de recommencer l’examen….
3) Une bonne formation du personnel et une bonne organisation du service
L’enfant doit sentir un personnel détendu, disponible et sûr de lui : celui ci doit aimer les enfants et avoir reçu une formation spécifique (nombreuses sessions de formation continue organisées par l’Acomen). La durée d’un examen peut être longue (souvent 50% de plus qu’un examen habituel) : il est donc nécessaire de planifier ces examens en conséquence, en les regroupant si possible et en tenant compte de leur spécificité : par exemple le matin pour les examens nécessitant d’être à jeun; l’après midi pour profiter de la sieste des petits.
4) L’administration du radiopharmaceutique (RP) 4.1 la principale voie d’administration étant intra veineuse, l’injection se fera en présence du parent si
celui-ci le demande. Cela présente un double intérêt : rassurer l’enfant et aider à le tenir si besoin. Si l’enfant est hospitalisé, on demandera au service de mettre en place une voie d’abord (prévoir un bon système de fixation pour le temps du transfert et vérifier son bon fonctionnement avant l’injection ). Si l’enfant vient en externe, une anesthésie locale (pose de crème EMLA au moins 1 heure avant et en 2 sites différents) pourra faciliter cette étape toujours difficile. La qualité de l’injection étant particulièrement importante mais difficile chez l’enfant , un apprentissage est nécessaire (un stage dans un service de pédiatrie ou néonatalogie peut s’avérer bénéfique). Ceci est particulièrement vrai pour les injections dans les chambres implantables (CIP).
4.2 la quantité de radioactivité sera adaptée au poids de l’enfant (tableaux 1 et 2) en sachant qu’une
activité minimale étant nécessaire, les touts petits sont relativement plus radio-exposés. On s’attachera donc à vérifier systématiquement la première des règles de radioprotection : la justification de l’examen.
4.3 avant toute injection, on s’assurera de la proximité d’un plateau de première urgence et si besoin,
de l’accès facile à un réanimateur en pédiatrie. Dans une démarche d’optimisation de la radioprotection, certaines équipes conseillent de limiter l’exposition de la thyroïde, en la saturant par de l’iode stable ou du perchlorate de potassium, non seulement en cas de RP iodés mais également technétiés (tableaux 3 et 4).
5) La salle d’examen et l’acquisition des données 5.1 la salle d’examen doit être suffisamment attractive pour l’enfant, calme pour faciliter
l’endormissement éventuel (possibilité de pénombre) et sans agitation excessive autour de lui (source de stress supplémentaire). Elle sera équipée d’objets familiers, y compris d’une boite à musique qui a un pouvoir apaisant sur les jeunes enfants (savoir attendre l’endormissement !). La présence rassurante d’un parent sera privilégiée (pourra lire des histoires, tenir la main, aider au maintien). Elle devra être équipée d’une lampe chauffante (pour les prématurés).
5.2 moyens de contention : parfois nécessaires, ils ne sont jamais efficaces à 100% ! Un minimum de
participation de l’enfant est toujours indispensable. Par contre le matelas de contention peut rassurer certains enfants qui s’y sentent “ protégés ”, surtout lorsque l’examen est long. Un autre avantage accessoire est qu’il leur tient chaud. Parmi les inconvénients : l’épaisseur du matelas qui peut augmenter sensiblement la distance entre l’enfant et le détecteur (donc dégrader la qualité de l’image), et permet à l’enfant de bouger les extrémités à l’intérieur, sans contrôle visuel possible. En pratique, il est souvent préférable de maintenir manuellement l’enfant, posé directement sur la caméra (en se faisant aider du parent), ce qui permet de mieux contrôler l’immobilité et le positionnement symétrique des membres. Pour les SPECT cérébrales, une têtière, des coussinets de mousse d’épaisseur variable et des bandes de papier adhésif permettent de positionner et maintenir la tête de l’enfant.
5.3 une sédation : est généralement inutile, moyennant l’application des recommandations sus jacentes
et des durées d’examen raisonnables (il ne faut pas demander à un enfant l’impossible!) : 30 à 40mn paraissant un maximum. Au delà, une neurosédation peut s’avérer nécessaire (sirop de chloral ou hypnovel intra rectal : en accord avec le pédiatre et sous couvert d’une stricte surveillance médicale), en sachant que l’effet obtenu peut être l’inverse de celui recherché ! Les explorations nécessitant un geste délicat et souvent désagréable (ex. cathétérisme vésical chez un petit garçon, ponction lombaire chez un nourrisson) seront réalisées par un médecin nucléaire préalablement formé.
5.4 l’examen proprement dit - Quelle gamma caméra ? afin de ne pas trop allonger le temps des examens, on privilégiera les caméras multidétecteurs : petit champ pour l’exploration des petits organes ou grand champ pour le corps entier. Si on ne dispose que d’une caméra grand champ: pour les petits organes, on appliquera un zoom à l’acquisition, sans oublier d’augmenter en conséquence le nombre de coups.
- Quels collimateurs ? collimateurs parallèles HR ou UHR pour l’imagerie planaire et les balayages
corps entier, fan beam-UHR pour les explorations cérébrales, pinhole pour les scintigraphies osseuses ou la thyroïde.
- Paramètres d’acquisition? Des images planaires, en prétemps de 10mn ou avec un minimum de
500Kcps/image, seront acquises en matrice 2562 . Pour les temps dynamiques une matrice de 1282 est suffisante.
- A chaque fois que possible, l’enfant sera déposé directement sur la caméra (meilleure résolution),
sinon sur le scintibed mais le plus prés possible de celle-ci.
récompenses
: à la fin de l’examen : bonbons, sucettes ou certificats de bravoure gratifieront la
participation de l’enfant et l’aideront à ne pas garder un mauvais souvenir de son passage dans le service (ce qui s’avèrera utile s’il doit revenir) et de l’hôpital en général. NB. Fort de leur expérience dans ce domaine, certaines équipes ont rédigés de judicieuses plaquettes remplies de conseils pratiques (telle celle de M.Wioland à l’hôpital d’enfants Armand-Trousseau, qu’il est possible de se procurer auprès de CIS bio international) De telles initiatives doivent être encouragées et développées. III) Approches méthodologiques spécifiques à certains examens
Il aurait été trop long de passer en revue la totalité des explorations scintigraphiques réalisables chez l’enfant. Nous nous sommes donc volontairement limités aux explorations les plus courantes et/ou qui posent des problèmes méthodologiques particuliers.
1) les explorations rénales 1.1 imagerie statique au DMSA Le DMSA ou acide Dimercaptosuccinique marqué au Technétium99m permet l’étude
morphologique du parenchyme rénal fonctionnel par scintigraphie statique. Ce marquage nécessite des précautions de manière à obtenir un composé stable. Il faudra par ailleurs se méfier des seringues utilisées pour l’injection en raison de nombreuses interactions. L’injection se fait par voie intraveineuse sur la base de 50 Ci/kg avec une dose minimale de 500 Ci ou en se référant à la table de la Société Européenne (tableau 1,2). Le DMSA se fixe au niveau des tubules rénaux, de manière progressive, avec un plateau de fixation atteint au bout de 12 heures. A ce moment-là, environ 45 % de la dose injectée a été fixée par les reins. La fixation du DMSA varie également avec l’âge en fonction de la maturation rénale.
Les images sont réalisées au bout d’un délai variable qui dépend des équipes : entre 2 et 6 heures pour
la majorité, au delà de 12 heures pour certains quand la fixation a atteint son plateau. Ce délai présente des avantages en permettant l’élimination du DMSA interstitiel non fixé et donc le renforcement du contraste entre les lésions et le tissu sain, ainsi que de s’affranchir des problèmes en cas de syndrome obstructif. Par contre, la statistique de comptage diminue et nécessite des temps d’acquisition plus longs, ce qui fait que les obliques postérieures sont difficilement réalisables chez les jeunes enfants.
Les protocoles d’acquisition classiques comportent tous une face postérieure (enfant en position
allongée, au collimateur parallèle), de durée comprise en 5 et 10 minutes (ou 250 kcps minimum si images réalisées avant 6h). Les obliques postérieures gauche et droite sont également réalisées très fréquemment. Dans le cas du très jeune enfant, certains préconisent une imagerie au pinhole. Pour l’heure, l’intérêt de la tomographie n’est pas encore validé. La matrice d’acquisition est en général une matrice de 256 x 256. Elle peut être réduite à 128 x 128 avec un zoom chez le très jeune enfant. Le pic spectrométrique est celui du Technétium à 140 Kev, avec une fenêtre de spectrométrie de 20 % symétrique. Les données ainsi obtenues sont transférées sur un système informatique pour traitement et quantification.
Deux quantifications sont actuellement possibles. La première concerne la quantification relative gauche/droite par rapport des activités après correction du bruit de fond et d’une éventuelle asymétrie de profondeur rénale si tant est que l’on puisse l’apprécier. Elle reste quand même une des rares méthodes non invasives d’approche de la fonction rénale séparée et celle-ci est, de plus, très précise.
La seconde est la quantification de la fixation absolue du DMSA. Elle est considérée comme difficile à réaliser et certains auteurs ne la trouvent pas justifiée, étant donné l’absence de rapport direct entre fixation du DMSA et clairance rénale. Plusieurs méthodes de quantification sont disponibles. Dans tous les cas, il faudra compter la seringue avant injection, le résidu de seringue après injection, une seringue témoin, apprécier d’éventuels restes au point d’injection et un éventuel bruit de fond dans la salle d’examen. Les seringues pourront être comptées au travers d’un fantôme de plexiglas pour reproduire l’atténuation. La correction des profondeurs rénales peut faire appel à la formule de Raynaud. Plusieurs autres
techniques sont utilisables, évaluation par échographie, clichés de profil. Une méthode utilisable quand on possède une caméra deux têtes est la méthode de la moyenne géométrique ou des incidences conjuguées. Ce modèle présente l’avantage de ne pas faire intervenir la profondeur des reins mais il fait appel à l’épaisseur du patient. L’erreur de cette méthode reste quand même inférieure à celle de l’incidence postérieure unique avec détermination de la profondeur. Son intérêt majeur est que cette technique est insensible à la différence de profondeur des reins et à leur inclinaison antéro-postérieure. Ceci augmente d’ailleurs la précision de la quantification relative gauche/droite.
L’interprétation des clichés : la scintigraphie normale montre une fixation homogène et symétrique au
niveau des deux reins. Il est physiologique de noter quelques hypofixations au niveau des colonnes de Bertin ou au niveau du bassinet si celui-ci est dilaté. Il faudra se méfier des hypofixations polaires, en particulier quand celles-ci règnent au niveau des 4 pôles, ce qui traduit souvent le fait que l’enfant a bougé pendant l’acquisition. On se méfiera également d’une hypofixation polaire supérieure qui peut être due à une atténuation par la rate ou à une inclinaison dans le sens antéro-postérieur du rein. En cas de pyélonéphrite, on assistera à une hypofixation dont l’étendue peut être plus ou moins grande. Cette hypofixation est en général corticale. Certains auteurs ont essayé de proposer des critères permettant de différencier une atteinte aiguë d’une atteinte séquellaire. Ces critères sont souvent pris en défaut et souvent seule l’histoire clinique et éventuellement la comparaison d’anciennes images, permettent de lever le doute.
En pratique le DMSA paraît globalement sous employé par les néphrologues pédiatriques, en raison
principalement de la volonté de limiter les examens irradiants et d’un intérêt thérapeutique immédiat non validé. Or, les analyses ont montré que l’irradiation produite par un DMSA était bien inférieure à celle d’une UIV ou d’un uroscanner. De plus, les performances étant supérieures, la place de cet examen reste probablement à développer.
1.2 le néphrogramme isotopique : chez l'enfant est essentiellement utilisé dans les pathologies
obstructives. Sa réalisation a fait l'objet de conférences de consensus mais certains points, en particulier les critères d'interprétation, restent discutés.
Pour ce qui est du traceur, le MAG 3 semble être le traceur de choix en raison des meilleures images
obtenues, ainsi que de l'irradiation moindre. Ce sera le traceur électif pour les très jeunes enfants (< 2 ans).
La préparation de l'enfant est primordiale. Il faudra veiller à une hydratation suffisante, si possible
per-os . Dans le cas contraire, une perfusion de NaCl à 0,9% sera posée 15mn avant l'injection du traceur, en se basant sur une quantité de 15 ml/kg. Un sondage vésical sera judicieux chez les très jeunes enfants, mais il ne sera jamais systématique. Les images seront réalisées en décubitus dorsal pour la plupart des cas, mais on pourra les compléter par des clichés en position verticale. Certains préconisent de réaliser l'examen en position assise, mais la compliance de l'enfant n'est pas forcément obtenue. L'examen étant long, une contention efficace (type matelas coquille) sera judicieuse chez les jeunes enfants. Il n'est, a priori, pas conseillé d'effectuer l'examen en dessous d'un mois.
Le protocole d'acquisition comprendra deux parties : une séquence angiographique (2à 4mn) suivie de
clichés néphrographiques sur une durée "voisine" de 45 minutes (30mn au minimum). La durée des images est de 10 à 20 secondes pour la 2e partie. Les images seront au format de 128*128 ou 64*64, sur 8 bits de profondeur.
Les tests de vidange, utilisant un diurétique d'action rapide, sont d'usage courant. Plusieurs options sont
utilisables. Si la dose et le diurétique utilisé sont bien quantifiés (Furosémide à la dose de 1 mg/kg en intraveineux), le moment d'injection du diurétique est plus discuté :
- dans la majorité des cas, il sera injecté à 15 à 20 minutes après le début de l'examen - certains auteurs proposent une injection plus précoce, voire même avant le début des images.
Des clichés post-mictionnels seront utiles en cas de vidange partielle, 20mn après l'injection de diurétique.
Le traitement des données fera appel au tracé de zones d'intérêt : rénales; bruit de fond (périrénales en
croissant inféro-externe); activité vasculaire (aortique ou cardiaque); éventuellement pyéliques et/ou vésicales. La courbe activité temps sera tracée pour chaque rein.
Le calcul de la fonction rénale séparée peut faire appel à différentes méthodes. Il nécessite la présence de la phase angiographique à l'acquisition. La conférence de consensus de 1996 recommande le calcul de la surface sous chaque courbe, corrigée du bruit de fond, entre 1 et 2mn30. Des paramètres quantitatifs de vidange pourront être calculés :T1/2, T 50 ou 75, activité résiduelle à la fin de l'examen, temps de transit
Les critères d'interprétation sont variables selon les équipes. L'anomalie recherchée est la présence
d’une "obstruction", en se basant sur la réponse au lasilix, par exemple avec un T75 obtenu en moins de 5 mn soit spontanément, soit après l'injection de Lasilix.
Les causes d'erreur peuvent être classées en 2 parties : facteurs contrôlables (hydratation, réplétion
vésicale, immobilisation, ROI, injection diurétique, critères d’interprétation), et non contrôlables (sévérité de l’obstruction, fonction rénale, compliance des voies urinaires). On se méfiera des faux positifs en cas d'hydratation insuffisante, d'altération de la fonction rénale ou d'immaturité (< 4 mois). Dans ce dernier cas, surtout si l'on réalise la scintigraphie avant 1 mois, seul un examen normal aura un intérêt dans la prise en charge thérapeutique.
En conclusion, c’est la reproductibilité de l'examen, pour suivre l'évolution de la pathologie, qui est
primordiale. Si elle se doit d'être la règle au sein d'un centre, le problème de l'uniformisation des pratiques au niveau national reste d'actualité.
2) la scintigraphie osseuse
Comme chez l’adulte, la pathologie osseuse de l’enfant est riche et variée, avec quelques spécificités liées notamment à la présence des plaques de croissance, à des mécanismes physiopathologiques différents de chez l’adulte (notamment en pathologie infectieuse) ou à des pathologies bien spécifiques à l’enfant que le médecin nucléaire devra connaître. En outre l’interrogatoire d’un enfant est souvent insuffisant, voire trompeur, et ne suffit pas toujours. Dans ces conditions et afin de ne pas “ passer à côté ” d’une anomalie, on préconise :
2.1 lorsqu’il existe un point d’appel focalisé, et quelque soit le contexte, de réaliser une imagerie planaire 3 temps, centrée sur la région suspecte, avec :
- une phase angiographique dynamique : 1 image toute les 3 ou 4sec pendant 1 à 2mn. - une image statique durant 3 à 4mn, 5mn après la phase vasculaire. - des images statiques de 500 à 1000 Kcps réalisées 2 à 3h après, voire plus en cas de doute ou après miction si rétention vésicale.
Elle sera systématiquement complétée par un balayage de l’ensemble du squelette, à la vitesse minimale de 10cm/mn (à la recherche d’anomalies occultes ou masquées par la douleur principale). L’interprétation tiendra compte de la présence des cartilages de croissance et, à la différence de l’adulte, ne se laissera pas surprendre par les fréquentes et classiques hypofixations de l’algodystrophie. 2.2 selon le contexte, de compléter par une TEMP centrée sur la région pathologique
dés lors que l’on veut préciser une localisation et/ou la quantifier (ostéome ostéoïde, lyse isthmique vertébrale , pathologies des cartilages de croissance) ou par une imagerie au pinhole (préférée à la TEMP, pour explorer par exemple une ostéochondrite de hanche, en prenant soin d’exclure la vessie du champ de la caméra). La quantité de radioactivité sera adaptée au poids de l’enfant (tableau 1,2) avec, chez le prématuré de moins de 2 kg, la possibilité de descendre jusqu’à 20 MBq. L’interprétation des images se fera toujours en connaissance de la clinique et des autres examens radiologiques et biologiques.
3) la scintigraphie à la MIBG
Dans le bilan des neuroblastomes, tumeurs spécifiques à l’enfant, la scintigraphie à la MIBG-I123 est considérée comme le gold standard, tant au stade diagnostic que pour le suivi. Un certain consensus est né de la collaboration entre la SFOP et les médecins nucléaires pratiquant couramment ce type d’examen afin d’harmoniser les pratiques. En voici les principales caractéristiques :
- activité de 4MBq/kg de 123I-MIBG, injectée en IV lente d’au moins une minute (après un contrôle de
qualité qui devra exiger moins de 5% d’iode libre). Si nécessaire, celle-ci pourra avoir lieu dans la CIP à condition de bien rincer. Le site d’injection sera noté dans le dossier.
- saturation de la thyroïde en fonction de l’âge, par une solution iodo-iodurée (tableau 4). En cas
d’allergie à l’iode : préparation antihistaminique.
- préparation colique et régime spécifique (tableau 5)
- imagerie à 24h, complétée éventuellement par des clichés plus tardifs (si contamination ou stase
digestive), avec une caméra équipée de collimateurs parallèles HR, une fenêtre centrée sur le pic de l’iode 123 : soit 159Kev ± 10% soit 159Kev avec une fenêtre à 2 fois la largeur du pic à mi-hauteur.
- imagerie préconisée : images planaires en format 256x256 et en pré temps de 10mn minimum,
centrées sur : le crâne (FA,FP,PD,PG) le thorax (FA,FP) l’abdomen (FA,FP) le bassin (FA,FP), complétées si possible par un balayage corps entier à une vitesse maximale de 10cm/mn. Dans tous les cas, la totalité des membres doit être vue. Moyennant un positionnement correct de l’enfant et l’utilisation d’une caméra grand champ/double-têtes, il est possible de réaliser la totalité des incidences préconisées en 40mn.
- éventuellement, seul balayage du corps entier à une vitesse de 5 cm/mn, mais obligatoirement
complété par les profils du crâne en mode statique.
- lors de l’interprétation, vérifier l’absence d’interférence possible avec les médicaments suivants :
Adalate, Anafranil, Cordarone, Defanyl, Digitaline, Digoxine, Elavil, Icaz, Insidon, Kinupril, Laroxyl, Loxen, Ludiomil, Pertofran, Prothiaden, Quitaxon, Sinequan, Surmontil, Tensionorme, Tofranil, Trandate. Au niveau de l’interprétation des images, on se rappellera 2 points fondamentaux :
- une fixation physiologique de la MIBG par le myocarde - à l’état normal, l’absence totale de fixation au niveau des membres.
4) les scintigraphies cérébrales
A ce jour, aucun des RP à tropisme cérébral n’a d’AMM, en France, chez l’enfant. Il est donc nécessaire de réaliser une prescription magistrale (il est conseillé de “ monter un dossier ” bien documenté pour chacun des RP, à remettre à sa pharmacie hospitalière).
- Les conditions d’administration et d’acquisition ne sont pas fondamentalement
différentes de l’adulte. Seules les activités changent en fonction du poids (tableau 1,2) avec une activité minimale chez le nouveau-né de 74 MBq pour les traceurs technétiés et 30 MBq pour les traceurs iodés. Avec les traceurs iodés, une saturation préalable de la thyroïde sera réalisée (tableau). On favorisera l’immobilité de l’enfant par les techniques vues plus haut et l’examen ne devra pas excéder 30mn. Pour cela, on privilégiera les caméras multi-têtes, si possible petit champ (ou avec un zoom à l’acquisition), équipées de collimateurs fan beam-UHR qui permettront d’optimiser le compromis “ sensibilité/résolution ” et ainsi de compenser la moindre résolution et les effets de volume partiel liés à la petite taille de l’organe. Chez le prématuré ou le nourrisson, on s’attachera à ce que l’enfant n’ait pas froid pendant la durée de l’acquisition (lampe chauffante) et on n’hésitera pas à s’adjoindre la collaboration d’un personnel de néonatalogie si besoin.
- Lors de l’interprétation, une bonne connaissance de la maturation cérébrale est nécessaire pour
interpréter correctement l’imagerie, en particulier celle de la perfusion avant l’âge de 1 an (réf.)
5) les scintigraphies pulmonaires
Les indications sont bien plus rares que chez l’adulte, dominées par les infections chroniques, comme la mucoviscidose, ou la recherche d’un corps étranger. Parmi les particularités techniques, il est recommandé de limiter le nombre de particules à injecter pour l’étude de la perfusion :
10000 chez le nouveau-né et l’enfant atteint d’une pathologie respiratoire aigüe
En outre, en cas de shunt cardiaque droit-gauche, le nombre de particules doit être diminué de moitié. IV) Conclusion Décider de faire de la pédiatrie nucléaire est donc possible, même dans un service généraliste. Toutefois cela suppose une réorganisation du temps et de l’espace, un investissement et une formation complémentaire de l’ensemble du personnel. En outre, une étroite collaboration avec les pédiatres prescripteurs est indispensable, pour une meilleure compréhension des images et une optimisation de nos techniques car, comme le dit HR. Nadel, nous devons constamment adapter nos procédures, en tenant compte des nouveaux RP et des nouveaux équipements, afin d’optimiser la prise en charge des enfants. Ceci semble un pré-requis essentiel pour que l’investissement réalisé par l’équipe ne se transforme pas en échec mais soit bel et bien vécu comme un “ plus ” de la médecine nucléaire.
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Tableau 1. Fraction des activités par rapport à l’activité adulte d’après le “ paediatric task group européen de médecine nucléaire ”
Tableau 2. activités adulte et activités minimum, en MBq D’après le “ paediatric task group européen de médecine nucléaire ”
Tableau 3 : protocole de saturation de la thyroïde
(pour les scintigraphies avec RP technétiés)
- avant 5 ans: dans un peu d’eau sucrée, une goutte à 8h et une goutte à 18h, les 2 jours précédant l’examen et une goutte à 8h le jour de l’examen, de la solution iodo iodurée suivante:
Eau distillée QSP 30g NB : préparation antihistaminique si allergie à l’iode - après 5 ans: une gélule de 100mg de perchlorate de potassium, 20mn avant l’injection du RP
Tableau 4 : protocole de saturation de la thyroïde
(pour les scintigraphies à la MIBG-I123)
Chaque jour, de J-3 à J+3, donner , dans un peu d’eau sucrée : - de 0 à 4 mois : une goutte le matin - de 4mois à 2 ans : une goutte matin et soir - de 2 à 10 ans : deux gouttes matin et soir - de 10 à 18 ans : trois gouttes matin et soir de la solution iodo iodurée suivante: Iode
Iodure de potassium 3,3g Eau distillée QSP 30g NB : préparation antihistaminique si allergie à l’iode
(pour scintigraphies à la MIBG, au citrate de Gallium, à la Somatostatine)
• après 2 ans, régime sans résidus durant les 3 jours précédant l’injection du RP
- entre 1et 2 ans: cuillère à café, 2 fois par jour, à distance des repas, durant les 3 jours précédant
- après 2 ans: 1 cuillère à café, 2 fois par jour, à distance des repas, durant les 3 jours précédant
- entre 1 et 2 ans : MICROLAX enfant : 1 tube canule le soir de J1 et le matin de J2 - après 2 ans : NORMACOL LAVEMENT : 1 flacon le soir de J1 et le matin de J2
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