Docteur Bernard CORDIER - psychiatre chef de service Mademoiselle Monique LE BLEIS – cadre infirmier. Avant de présenter le service de psychiatrie de l’hôpital FOCH, il nous a paru utile de rappeler quelques notions générales et actualisées sur cette discipline. LA PSYCHIATRIE EN GENERAL 1 - Les mots en PSY :
? La psychiatrie, spécialité médicale, intervient dans le champ de la maladie
mentale. Elle est exercée par des psychiatres qui sont donc des médecins habilités à prescrire des examens et des médicaments.
? La psychologie est une branche des sciences humaines, elle s’intéresse au
fonctionnement et aux compétences de la personnalité humaine. Son champ s’étend du groupe social (sociologie) à l’individu, dont elle étudie les capacités, l’équilibre psychologique et la vie relationnelle. Les psychologues cliniciens ont suivi une formation spécifique qui leur permet d’intervenir dans le domaine des troubles psychologiques. Ils participent au diagnostic, ils font passer des tests de niveau intellectuel ou des tests de personnalité et ils pratiquent des psychothérapies.
? Les “ psychothérapies ” : ce mot désigne toutes les thérapies par la
psychologie, c’est à dire par la parole et la relation. Il existe diverses formes de psychothérapie. La plus élémentaire est la psychothérapie de soutien et la plus sophistiquée est la psychanalyse. Cette dernière repose sur les théories et les méthodes psychanalytiques (Freud, Jung, Lacan … ). La plupart des psychanalystes sont psychiatres ou psychologues mais quiconque a suivi une psychanalyse “ didactique ” par une école reconnue, peut devenir psychanalyste. Ce titre n’est garanti ni par la faculté ni par la sécurité sociale.
Une forme plus récente de psychothérapie appelée comportementale,
considère le symptôme comme un mauvais réflexe et le traitement consiste à l’éteindre par reconditionnement avec l’aide de la relaxation. Alors que la psychanalyse cherche le “ pourquoi ”, la thérapie comportementale se limite au “ quoi ”.
Il existe aussi des psychothérapies de groupe, des psychothérapies familiales
ou de couple et des thérapies qui utilisent la médiation d’une activité artistique, théâtre (psychodrame), peinture, musique …
? Les psychotropes sont une classe de médicaments qui ont une action sur le
fonctionnement biologique du cerveau. Il existe le groupe des tranquillisants ou anxiolytiques (Valium R, Tranxene R, Lexomil R, Xanax R, Atarax R, Equanil
R, Buspar R … ), le groupe des hypnotiques ou somnifères (Rohypnol R, Noctran R, Noctamide R, Stilnox R, Imovane R .), le groupe des antidépresseurs qui ne sont pas des euphorisants mais corrigent les anomalies biologiques qui peuvent s’installer au cours d’un accès dépressif (Anafranil R, Ludiomil R, Prozac R, Deroxat R, Seropram R, Zoloft R, Ixel R, Effexor R … ), le groupe des thymorégulateurs ou régulateurs de l’humeur qui agissent principalement sur la cyclothymie (Teralithe R, Tegretol R, Depamide R … ) et enfin le groupe des antipsychotiques ou neuroleptiques qui agissent sur les inhibitions, les angoisses, les délires et les hallucinations observées dans les psychoses aiguës ou chroniques (Haldol R, Largactil R Loxapac R Clopixol R, Solian R, Risperdal R, Zyprexa R … )
2 - La psychiatrie, une spécialité différente
“ Un peu plus qu’un discours et un peu moins qu’une science ” a-t-on dit de
cette spécialité médicale qui se distingue des autres spécialités pour de multiples raisons. Tout d’abord la folie a toujours fait particulièrement peur, car elle touche la personnalité, l’identité, l’intelligence, l’affectivité, le contrôle du comportement et surtout la communication avec autrui. Il y a encore beaucoup de préjugés vis à vis des malades psychiatriques et une réelle méfiance vis à vis des soins proposés. Dans cette spécialité les diagnostics ne peuvent être établis avec certitude, à la limite chaque cas est unique et la frontière est floue entre le normal et le pathologique. L’équilibre psychique est en fait un compromis et lorsqu’il est perturbé, grâce aux soins un nouvel équilibre s’installe mais on ne parle pas de guérison. Par ailleurs, les causes des troubles psychiques sont toujours plurifactorielles. Même si un événement peut être identifié comme étant à l’origine de ce déséquilibre, l’histoire et la personnalité du sujet sont obligatoirement en cause.
Autre particularité de la psychiatrie, la relation avec le patient est le principal
moyen d’investigation du psychiatre. Si le patient se tait, son examen sera très sommaire et, contrairement aux autres disciplines médicales, la biologie et l’imagerie ne lui seront pas d’un grand secours.
Enfin la psychiatrie intervient lorsqu’un individu peut être dangereux pour lui-
même ou pour autrui et qu’il existe un lien direct entre sa dangerosité et le trouble mental dont il souffre. Dans ce cas, et dans ce cas seulement, le consentement aux soins n’est plus indispensable. Des mesures d’assistance et de protection peuvent être alors décidées, même si elles entravent momentanément la liberté individuelle. 3 - Ses perspectives
La psychiatrie sort progressivement des querelles d’écoles qui la caractérisaient,
avec cette opposition dépassée entre l’acquis et l’inné, le psychologique et le biologique. Il y a aujourd’hui un consensus pour admettre que les causes des troubles psychiques sont à la fois “ bio-psycho-sociales ” et qu’il faut donc les traiter systématiquement sur ces trois plans.
L’engouement récent pour les médicaments psychotropes est une dérive et les
Français sont en train de prendre conscience qu’il n’y a aucune raison pour qu’ils soient les premiers consommateurs de tranquillisants du monde !
Par ailleurs, la psychiatrie s’installe dans la vie sociale, elle est beaucoup plus
facilement accessible qu’autrefois, il y a des psychiatres dans les services d’urgence, sur les lieux de catastrophe et les malades mentaux sont moins exclus. Certes le nombre d’internements a augmenté mais leur durée est beaucoup plus brève et le plus souvent ils répondent à une situation de crise.
Enfin les progrès récents des “ neurosciences ” et de l’imagerie cérébrale
contribuent à une meilleure connaissance du fonctionnement infiniment complexe du cerveau. Les découvertes se multiplient et on peut espérer qu’elles auront des applications diagnostiques et thérapeutiques en psychiatrie. LE SERVICE DE PSYCHIATRIE DE FOCH
Ce service fut créé il y a plus de 40 ans et il fut l’un des premiers services de
psychiatrie en hôpital général. A cette époque, les troubles mentaux étaient pris en charge dans des hôpitaux spécialisés situés à la périphérie des grandes villes (ex-asiles). Déjà orienté vers la multidisciplinarité, l’hôpital Foch a voulu se doter d’une unité de psychiatrie et il a ainsi anticipé le mouvement actuel de rapprochement entre de tels services et les lieux d’habitation des patients. Jusqu’en 1991, ce service a été dirigé par le Docteur Pierre MARCHAIS assisté du Docteur Maurice JASON. Entre temps, l’organisation sectorielle de la psychiatrie avait été appliquée sur tout le territoire. Le principe de la sectorisation est la continuité des soins autour d’un lieu géographique. Par groupe de 70000, les habitants d’un même quartier ou d’une même petite ville dépendent d’une seule équipe de psychiatrie publique, d’un lieu d’hospitalisation et d’un dispensaire (CMP). Le service de Foch n’a pas été intégré dans ce système. Il reçoit principalement des habitants de Suresnes et Puteaux mais il peut aussi accueillir des patients de tout autre secteur. Ce service est ouvert, il ne reçoit que des patients consentants, en hospitalisation libre.
La capacité du service de psychiatrie est montée jusqu’à 30 lits en 1980 et à
partir de 91, à la faveur du changement de chef de service, elle est redescendue progressivement à 14 lits, sa capacité actuelle. Parallèlement, la durée moyenne de
séjour est passé de 26 à 12 jours ! Reflétant l’orientation vers l’accueil de situations de crise, avec cette nouvelle catégorie des “ gens normaux qui craquent ”. Il accueille aussi des patients psychiatriques qui souffrent de problèmes somatiques associés, répondant ainsi à un besoin que ni les hôpitaux psychiatriques, ni les services de médecine ou de chirurgie ne peuvent assumer. Mais le principal recrutement du service sont les états dépressifs admis en réanimation après tentative de suicide (TS) médicamenteuse. Certains d’entre eux, après avis psychiatrique favorable, peuvent sortir directement de réanimation, mais d’autres nécessitent un séjour en milieu psychiatrique. Or, s’ils refusent d’être admis en hôpital psychiatrique (CHS d’Antony pour le secteur Suresnes – Puteaux), s’ils ne relèvent pas d’un internement et s’ils n’ont pas les moyens d’aller en clinique privée, le service de Foch les accueille et complète ainsi l’équipement psychiatrique public et privé. Il participe activement à la prévention des récidives de TS, qui est une priorité nationale.
L’équipe soignante du service comporte actuellement 3 psychiatres seniors (Dr
Bernard CORDIER, Dr Bérénice GARDEL, Dr Christian SPADONE), 1 interne, 1 surveillante (Melle Monique LE BLEIS), 7 infirmières et 2 aides soignantes.
Etre infirmière dans le service de psychiatrie c’est :
- accueillir et prendre soin d’une personne à un moment difficile de sa vie dans le
but de restaurer son autonomie psychique.
- prendre soin, être à l’écoute, être disponible pour répondre aux besoins petits et
grands de tous les instants dans un climat de respect, de confiance et de sécurité.
- être l’interlocuteur privilégié car elle assure 24h/24 la continuité des soins et
centralise toutes les informations concernant la personne soignée.
- travailler en partenariat avec le psychiatre référent dans un esprit d’équipe et de
- permettre à un patient de rester à Foch pour suivre des soins autres que
psychiatriques en collaboration avec les autres équipes de l’hôpital.
L’infirmière en psychiatrie n’est pas différente de l’infirmière de soins généraux et doit avoir toutes les compétences et connaissances requises pour assurer des soins pluridisciplinaires de grande qualité. Ce service est très apprécié des patients et l’équipe infirmière actuelle met son savoir-faire à la disposition de toutes les collègues de l’hôpital et des stagiaires qui seront “ nos ” soignants de demain.
Les psychiatres du service ont une activité de liaison sur l’ensemble de l’hôpital,
principalement au service accueil-urgence (S.A.U) et en hospitalisation urgences-réanimation, mais aussi dans tous les services ou leur compétence est requise.
Le projet du service est de s’impliquer encore plus dans le S.A.U. A l’heure
actuelle, aux heures ouvrables ainsi que les samedis et dimanches matins, un senior est disponible en permanence. Pour assurer les nuits il sera fait appel au secteur public, notamment à l’équipe du secteur “ Suresnes – Puteaux ” dirigée par le
Docteur J.C PASCAL, avec laquelle la collaboration est excellente. L’objectif, dans le cadre du S.A.U, est de réaliser une prévention des tentatives de suicide en amont, c’est à dire avant le passage à l’acte autoagressif, qui est le plus souvent un appel, appel qui pourra être entendu 24 h / 24 au S.A.U. Enfin le service travaille en étroite collaboration avec les médecins et psychiatres installés en ville.
En définitive nous pourrions dire qu’à l’hôpital Foch, le service de psychiatrie
est “ à part et partout ”. Il a été classé “ service support ” lors de l’audit général réalisé en 1994. L’orientation actuelle des pouvoirs publics vers une psychiatrie de proximité, reconnue comme la seule véritable prise en charge, confirme le choix judicieux de l’hôpital Foch dans les années 50, à une époque ou la solution était l’exclusion et l’isolement. Cet hôpital n’a pas fini de nous étonner !
An Effective Treatment to Reduce Escherichia coli O157:H7 and Salmonella on Alfalfa Seeds Tong Zhao*, Ping Zhao, and Michael P. Doyle, Center for Food Safety, Abstract Since 1994, raw sprouts have been implicated as vehicles of outbreaks of E. coli O157:H7 and Salmonella both nationally and internationally. Most outbreaks were associated with alfalfa sprouts, but cress, mun
Editorials represent the opinions of the authors and JAMA and not those of the American Medical Association. Vitamin E, Memantine, and Alzheimer DiseaseDenis A. Evans, MD; Martha Clare Morris, ScD; Kumar Bharat Rajan, PhD The report by Dysken et al1 in this issue of JAMA raises inter- to support its use because the comparison of the groupesting issues about drug therapy for Alzheimer dise