Ann. Méd. Vét., 2003, 147, 65-76
FORMATION CONTINUE – ARTICLE DE SYNTHESE
L’herpèsvirose canine
RONSSE V.1,3, POULET H.2, VERSTEGEN J.3, THIRY E.1
1 Département des Maladies Infectieuses et Parasitaires, Service de Virologie, Epidémiologie et Pathologie des Maladies Virales, Faculté de Médecine
Vétérinaire, Université de Liège, Boulevard de Colonster 20, B43bis, 4000 Liège
2 Merial, Rue Bourgelat 17, 69002 Lyon, France
3 Département des Sciences Cliniques, Section Obstétrique et Troubles de la Reproduction, Faculté de Médecine Vétérinaire, Université de Liège,
Boulevard de Colonster 20, B44, 4000 Liège
Correspondance : Prof. Etienne Thiry, Email : etienne.thiry@ulg.ac.be
RESUME : L’herpèsvirus canin est un agent étiologique des troubles de la reproduction et des maladies des voies respiratoires supérieures. Le virus est également responsable de fréquentes infections subcli- niques. L’intérêt apporté à ce virus s’est accru ces dernières années, surtout depuis que l’établissement du virus à l’état latent a été démontrée et qu’un nouveau vaccin a été développé. Dans cet article de revue seront abordés successivement les caractéristiques virologiques, l’épidémiologie, la pathogénie, les signes cliniques, le diagnostic ainsi que le traitement et la prévention. INTRODUCTION ETIOLOGIE ET CARACTÉRIS- al., 1965) avec une masse molécu-
herpesvirinae, le CaHV-1 appartient
paires de bases (Remond et al., 1996).
Spertzel et al., 1965 ; Stewart et al.,
au genre Varicellovirus, tout comme
l’herpèsvirus équin 1 et le virus de la
réalisé. Par ailleurs, l’intégralité de
séroprévalence élevée dans la popula-
également connue (Limbach et al.,
1994 ; Remond et al., 1995 ; 1996 ;
Ronsse et al., 2002). Par ailleurs, son
Tomlinson, 1998 ; Nishikawa et al.,
d’avoir été sous-estimée, surtout en
périnatale. De plus, l’intérêt potentiel
tion paraît être prometteur. Des études
préliminaires sur l’expression de pro-
canine (Nishikawa et al., 2000), de la
rage (Xuan et al., 1998) et de la mala-
die d’Aujeszky ont déjà été réalisées
est de 115 à 175 nm (Carmichael et
sensibilité pour les solvants lipidiques
Tableau I : Etudes séro-épidémiologiques depuis l’isolement du CaHV-1.
tants courants (chloramine, formaldé-hyde, dérivés phénolés, ammoniums
Jusqu’à ce jour le CaHV-1 n’a pu être
récente mentionne la détection d’anti-
(Lontra canadensis) en Amérique duNord (Kimber et al., 2000).
Phylogénétiquement, le virus semblesurtout être proche de l’herpèsvirus
félin 1 et de l’herpèsvirus du phoque
chez d’autres alphaherpèsvirus,comme l’herpèsvirus équin 1, l’her-
pèsvirus bovin 1, l’herpès simplex 1,
d’Aujeszky (Manning et al., 1988 ;Rota et Maes, 1990 ; Lebich et al.,
1994 ; Tyack et al., 1997 ; Harder etal., 1998). Un herpèsvirus proche del’herpèsvirus félin 1 a été isolé de
(Evermann et al., 1982 ; Rota et al.,
immédiate à 56°C. La multiplicationvirale est optimale entre 35 et 37 °C
heures à 4°C et après 5 jours à -20°C. Pour garantir sa stabilité, un pH com-
pris entre 6,5 et 7,6 doit être respecté
(Carmichael et al., 1965). Le virus estégalement caractérisé par un tropisme
pour les muqueuses respiratoiressupérieures, les muqueuses génitales,
* = chiens vivant en élevage, chez des particuliers ou un mélange des origines (élevage, chenil, particuliers) ; a = élevages avec des chiens présentant des problèmes de fertilité
le système nerveux central et l’endo-thélium vasculaire.
EPIDÉMIOLOGIE
croissant avec l’âge (Seo et al., 1994 ;
Guigal et al., 2002). En effet, l’âge de
par plusieurs auteurs (Burr et al.,
nents suivants : l’Europe, l’Amérique
1996 ; Miyoshi et al., 1999). Elle doit
du Nord, l’Asie et l’Océanie. De plus,
à vie (Anvik, 1991). Elle pourrait épi-
participer à cette séroprévalence éle-
vée. Des réactivations et ré-excrétions
valences croissantes jusqu’à l’âge de
été observé il y a quelques décennies,
taille de l’élevage pourrait influencer
parallèle (Guigal et al., 2002).
Finalement, le virus a été isolé d’ani-
l’état sérologique d’un individu sont
(Binn et al., 1967). Cependant, le rôle
de cette maladie dans l’épidémiologie
PATHOGÉNIE
adultes acquièrent l’infection par des
d’hémorragies et de foyers de nécrose
semaines de vie serait liée à une ther-
principalement être le résultat d’une
et al., 1969). L’hypothermie pourrait
être acquise en post partum par les
nécrose vasculaire liée à une infection
démontré in vitro. Une bonne immu-
tout par voie hématogène (Percy etal., 1970), bien qu’une infection par
Chez les chiots plus âgés et l’adulte,
oronasale ou génitale) ou après réacti-
virus, le coronavirus ou Clostridium
vation, le virus est excrété après 3 à 5
perfringens peut également influen-
plication virale reste limitée aux voies
Figure 1: Pathogénie de l’herpèsvirus canin.
tion avec l’apparition de lésions géni-
exclue (Appel et al., 1969). Après
l’infection locale, le virus est éliminé
virus (Kraft et al., 1986). Finalement,
tion en chaîne de l’ADN (polymerase
- des pétéchies, hémorragies ou vési-
chain reaction, PCR), la latence a
riques), le foie, les reins, la rate et le
pédoncule cérébral (Burr et al., 1996 ;
et Maré, 1974). Il est alors éliminé ou
mortalité sont généralement élevées. SIGNES CLINIQUES Le jeune chien
(Burr et al., 1996). Après l’inocula-tion de femelles gestantes pendant les
Le nouveau-né âgé de moins de 3 semaines
l’âge de 3-12 semaines sont générale-
Chez les chiots infectés à la naissance
démontrée. En effet, le virus a pu être
infection généralisée peut se manifes-
ter. L’incubation est de courte durée et
et rate) (Hashimoto et al., 1982 ;
et al., 1969 ; Cornwell et Wright,
pent l’infection systémique dans les 9
vent être associées à un hypodévelop-
et al., 1972). Cependant, quelques cas
ment ou à la mortinatalité dans les cas
(Hashimoto et al., 1979 ; Poulet et al.,
(Kakuk et Conner, 1970 ; Albert et al.,
tion ou mortinatalité doit encore êtreclarifié (Miyoshi et al., 1999). Des
L’adulte Troubles de la reproduction et lésions génitales
des stimuli de réactivation reconnus.
La réactivation après l’administration
de prednisolone à dose élevée a égale-
ment été démontrée (Okuda et al.,
la PCR par rapport à l’hybridation in
loppement insuffisant (Hashimoto etsitu est qu’il est impossible de
al., 1982 ; 1983b ; Poulet et al., 2001). DIAGNOSTIC
tifiques manquent encore à cet égard.
stériles et parvenir au laboratoire dans
durée indéterminée. L’isolement viral
adultes peut également être suggestif.
rence tentée sur les reins, le foie, les
Diagnostic clinique
bilité au toucher peut être remarquée.
A partir de l’historique de l’élevage
l’isolement viral peut être réalisé à
mètre (Hashimoto et al., 1983a). Elles
veau-nés (Van Gucht et al., 2001a).
également être utilisée pour mettre en
sence d’une vaginite, caractérisée par
observée (Hill et Maré, 1974). Aucune décharge vaginale n’est
Diagnostic de laboratoire Autopsie et histopathologie
cependant remarquée. Chez le mâle,des nodules peuvent se manifester sur
Diagnostic virologique
L’autopsie du nouveau-né est caracté-
L’isolement viral est difficile à réali-
disséminés (infections subaiguës).
rugueuse. L’apparition de pétéchies et
surrénales et l’intestin (Poulet et al.,
Troubles respiratoires et oculaires
typique, rayonnant vers l’extérieur.
respiratoires supérieures (Binn et al.,
bilité d’utiliser cette technique pour le
1967). Une équipe (Karpas et al.,
(Yamamura, et al., 1992). Par ailleurs,
en général le virus n’est pas considéré
l’ADN (par PCR ou hybridation in
nomégalie généralisée sont des obser-
situ) ou de l’antigène viral (par l’im-
généralement à des conjonctivites.
dans les cas sévères, c’est plutôt une
tère est rare (Durham et Poole, 1979).
vent être observés. La majorité de ces
et al., 1970). La méningo-encéphalite
est caractérisée par une prolifération
tomes marginaux (Hashimoto et al.,
parenchyme (Poulet et al., 1993).
L’infiltration cellulaire est plus pro-
quemment retrouvée (Percy et al.,
Sérologie
créas, les glandes surrénales, la rétine
ont également été retrouvées dans les
Figure 2 : Reins de chiot infecté par l’herpèsvirus canin au stade aigu de lésions Figure 3 : Rein de chiot infecté par l’herpèsvirus canin au stade de lésions chro- hémorragiques d’herpèsvirose néonatale.niques d’herpèsvirose néonatale (fibroses).Figure 4 : Coupe de rein de chiot infecté par l’herpèsvirus canin, lésions chroniques Figure 5 : Poumons de chiot infecté par l’herpèsvirus canin au stade d’atteinte d’herpèsvirose au niveau cortical (fibroses).généralisée (lésions hémorragiques).
de Carré), bactérienne (E. coli,
de lésions résiduelles du système ner-
(Nemoto et al., 1990 ; Takumi et al.,
Streptococcus sp., Mycoplasma sp.,
veux central et du cœur rend l’utilisa-
1990 ; Xuan et al., 1992). La SN et
Ureaplasma sp., Campylobacter sp.,
l’ELISA ont été plus particulièrement
Brucella canis, Leptospira sp.) et
utilisés ces dernières années. Le test
rose, infestation au Toxocara canis ou
simplicité d’utilisation et le fait que la
de l’œstrus et 52 jours après la saillie,
l’ajout de complément, la sensibilité
(Carmichael, 1970 ; Van Gucht et al.,
blent avoir une sensibilité équivalente
tions avaient tendance à être plus éle-
TRAITEMENT ET
vés (Poulet et al., 2001). La faible
tion entre la présence d’animaux séro-
PRÉVENTION
cycle reproducteur. L’effet de l’inter-
(Engels et al., 1980 ; Van Gucht et al.,
Un suivi de l’état général, et plus par-
sistent à des taux élevés que jusqu’à 2
mois après l’infection. En fonction du
tion en diminuant l’excrétion virale.
tés jusqu’à 2 ans après l’infection
latence, ne pourra pas être contrôlée.
pour évaluation de l’état sérologique,
doit être écartée du reste de l’élevage
l’interprétation des résultats et notam-
jours associée à une infection active.
troubles de la fertilité ou de mortalités
néonatales peut être significatif, cer-
sions incorrectes, puisque l’état viro-
négatif lors d’analyses préalables. La
grande majorité des désinfectants.
Parce que l’infection généralisée chez
réalisés. En ce qui concerne la sérolo-
gie, la sensibilité du test utilisé est à
l’élevage. L’évaluation de la sérologie
L’utilisation d’animaux séropositifs
puisqu’ils n’ont généralement pas le
pour la reproduction est controversée.
ayant présenté des problèmes de ferti-
lité peut encore avoir des nichées nor-
génitale) n’est pas toujours associée à
lée au-dessus de la nichée jusqu’à ce
pas utiliser l’animal pour la reproduc-
DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL et al., 1993). L’utilisation de l’insémi-
Dans la problématique de l’infertilité
nation artificielle (IA) n’est pas justi-
antiviraux s’est généralement avérée
différenciée d’autres infections d’ori-
tées appartenant à un autre élevage et
récidivants. Eviter les contacts directs
CONCLUSION Canine herpesvirus-1 infec-
élevage l’utilisation de l’IA n’est pro-
n’existe à ce jour, il convient de maî-
fœtus peuvent déjà être infectés dans
antibiotiques, l’objectif reste de limi-
cifique n’existe pour les lésions géni-
économiques souvent considérables.
sés en médecine humaine (commel’acyclovir) n’est pas documentée
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Bandera di Korsow Intruduction Pueblo di Korsow ta forma parti de Antianan Ulandes, Antianan Ulandes tin su Bandera, su Eskudo i su Himo, ku ta simbolisá r totaliddat di e sinku islanan ku ta forma Nos Pais. Forsa bienestar, amor, fieldat i unidat di e partinan ku ta e teritorionan insular, ta determiná forsa i bienestar di Nos Pais. Pa asentuá esaki i pa demostrá mundu Nos Indentidat,
__________________________________________________________________________________ LHV/NHG-PRAKTIJKHANDLEIDING INFLUENZAVACCINATIE De organisatie en uitvoering van de influenzavaccinatie in de huisartspraktijk herziene versie APRIL 2004 Kleine wijzigingen MAART 2006 Boomsma LJ, Vrieze HA, Drenthen AJM, de Kruif-Jenster MJE, Molster FH, Frijling BD, de Jon