pédagogique Saison 2010-2011 Miousik papillon Du 2 au 7 novembre 2010 Salle Charles Apothéloz De et par Pierre Etaix Note d’intention «Miousik papillon» est un simple divertissement, un hommage au music hall, entre clown et
cinéma, entre classique et jazz, entre des musiciens et d’autres qui ne le sont pas,
entre un présentateur et sa mémoire qui flanche, entre sa vue si basse et sa haute tension, entre
un sorcier chinois et ses deux bols de riz avec ses trois tomates et sa baguette magique, entre
une douzaine d’œufs qui n’en font qu’à leur tête et un seul œuf «hop’là !» que l’on n’attendait
pas, entre un piano tout plat et à queue de surcroît, entre la queue de pie d’un mime plus que
bavard et la queue d’une rose trop tôt émasculée, entre un si beau gibus et l’autre si petit,
entre un chien très absent et son superbe étui, entre une forte femme que l’on dit de ménage
et qui sans le savoir a retrouvé sa voix, entre chanson d’amour et les amours fanés, entre un
curieux pianiste, machiniste de jazz et un contrebassiste qui joue de la batterie, entre un bien
aimé clown qui n’obéit jamais et les observations de son maître à penser et un papillon bleu.
Quel bonheur de nous retrouver pour de vrai ! Ne trouvez-vous pas ?
Pierre Etaix Quelles sont les grandes lignes de ce projet de spectacle de music-hall ? Projet de l’auteur / metteur en scène Les salles typiques de music-hall – je ne parle pas des cabarets de revues à grands spectacles
– ont toutes disparu. Il ne reste à Paris que l’Olympia, qui d’ailleurs ne produit pas de program-
mes tels qu’ils étaient conçus à l’époque ; tout ce qui en faisait le charme : un orchestre, des
chanteurs, des musiciens encadrés par des numéros de classe internationale. Il n’y a guère
que la télévision qui retransmette ce style de spectacle, mais on ne peut avoir à la télévision les
émotions que l’on vit en direct au cirque ou au music-hall. Rien ne remplace cet échange entre
le public et les artistes. S’il est vrai qu’au cinéma les prouesses techniques nous proposent
aujourd’hui, dans un univers de fiction, d’assister à des évènements inconcevables, il n’est
pas moins vrai que notre capacité à nous émerveiller du réel demeure. C’est d’ailleurs ce qui
fait regretter à nombre de spectateurs ces temples aux noms mythiques, réservés aujourd’hui
exclusivement à des concerts ou one man show. Il existe pourtant encore de grands numéros
appréciés par tous les publics et qui se perpétuent. Hormis le Cirque d’Hiver Bouglione qui les
accueille, on ne peut guère les voir ailleurs. Pierre Etaix Petit historique Le music hall ou café-concert apparaît au XIX siècle principalement à Londres et à Paris. Il du music-hall connaît alors son apogée jusqu’au début des années 20.
Il s’agit, avant l’apparition du disque, de la radio et de la TV, de la première rencontre entre la
Comme son cousin le cirque, le music hall propose une succession de numéros incluant
chansons, numéros comiques et sketches, mettant en scène un ou plusieurs artistes.
Si le music hall français a souffert du passage des modes, il reste cependant lié à la nais-
Pierre Etaix Clown, cinéaste, dessinateur, gagman, musicien, magicien, affichiste : la palette de talents
de Pierre Etaix est vaste. Originaire de Roanne, graphiste de formation, initié à l’art du vitrail
par le maître Théodore-Gérard Hanssen, Pierre Etaix construit essentiellement sa carrière
Il s’établit à Paris où il vit d’illustrations et se produit dans les cabarets et music-halls, tels Le
Cheval d’Or, Les Trois Baudets, A.B.C, l’Alhambra, Bobino et l’Olympia, ainsi qu’au cirque
Il rencontre Jacques Tati en 1954 pour lequel il travaille durant 4 ans comme dessinateur et
gagman à la préparation de son film «Mon oncle», puis comme assistant réalisateur sur le
En 1960, Jacques Tati fait appel à son numéro de music-hall dans son spectacle «Jour de
En 1961, il vient au cinéma en réalisant deux courts métrages, «Rupture» (Prix FIPRESCI à
Mannheim 1961) et «Heureux anniversaire» (Oscar à Hollywood 1963) dont il signe la co-réa-
lisation avec Jean-Claude Carrière.
Entre 1963 et 1970, il réalise et interprète cinq longs métrages : «Le soupirant» (Prix Louis
Delluc 1963, Prix du Film Comique Moscou 1963), «Yoyo» (Grand Prix OCIC Festival Inter-
national de Venise 1965), «Tant qu’on a la santé» (Sirène d’argent au Festival International de
Sorrente), «Le grand amour» (Grand Prix du Cinéma Français) et «Pays de cocagne».
Auteur et interprète du spectacle «A quoi on joue» en 1972 au théâtre Hébertot, il reçoit le
prix de la Société des Auteurs. S’en suit alors une tournée en province. Puis, il reprend son
métier de clown au cirque avec sa femme Annie Fratellini.
Devant la raréfaction des artistes de cirque français, Pierre Etaix prend la décision de fonder
l’Ecole Nationale du Cirque (1973) avec sa femme et se produit, lui en clown blanc, elle en
auguste, durant les tournées de leur propre cirque.
Il signe en 1982 sa première pièce de théâtre «L’âge de Monsieur est avancé» dont il réalise,
en 1987, une adaptation télévisuelle dans laquelle il tient le rôle principal avec pour partenai-
Il réalise, en 1989, le premier film de fiction en format Omnimax «J’écris dans l’espace» pour
la Géode de la Villette en 1989, commande qui lui est faite pour les célébrations du Bicente-
naire de la Révolution, autour d’un sujet imposé sur l’invention du télégraphe.
Parallèlement à ses différentes activités, il est l’auteur de différents livres:
«Les vacances de Monsieur Hulot», J.-C. Carrière / P. Etaix (illust.), 1958
«Mon oncle», J.-C. Carrière / P. Etaix (illust.), 1959
«Le petit Napoléon illustré», J.-C. Carrière / P. Etaix, 1963
«Le carton à chapeaux», P. Etaix, 1981
«Croquis de Jerry Lewis», P. Etaix, 1983
«Les mots et la chose», J.-C. Carrière/ P. Etaix (illustr.), 1991
«Je hais les pigeons», P. Etaix/ A. François (illustr.) 1996
«Le cochon rose», G. Franquet / P. Etaix (illustr.), 1997
«Criticons la caméra», Marc et P. Etaix, 2001,
«Il faut appeler un clown, un clown» P. Etaix, 2001
«Le clown et le savant», C. de Calan / P. Etaix (illust.), 2004
«Clowns au cinéma», J.-C. Carrière et N. Sinyard, photos P. Etaix, V. Ede, 2004
«Etaix Pierre qui roule ménage sa monture», P. Etaix, 2005
«Etaix dessine Tati», textes Fr. Ramirez et Ch. Rolot, dessins préparatoires pour le film «Mon
«Textes et textes Etaix», Editions du Cherche Midi, avril 2009
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