Spinnaker_hiv_2010_v2.pdf

Les cliniques de la douleur :
efficaces, mais victimes de leur succès.
Par Nathalie Boëls, rédactrice
Soulager la douleur chronique représente tout un défi. approche globale et intégrée des douleurs éprouvées Quand les cocktails d’Advil®, d’anti-inflammatoire, par une personne et de leur traitement. Ces cliniquesd’infiltration de cortisone, de Tylenol®, de relaxant regroupent diverses catégories de spécialistes musculaire et même le sac magique ne font plus d’effet, intéressés à traiter la douleur : infirmières, un traitement plus globale dans une clinique de la ergothérapeutes, physiothérapeutes, psychologues, etc.
douleur pourrait venir à bout de ces douleurs « On offre aussi des traitements cognitivobehavioral,indomptables ! c’est-à-dire que l’on essaye de modifier les comportements psychologiques de nos patients dans le Nef, une femme dans la quarantaine, vit avec le spina- but de leur faire prendre des bonnes habitudes », bifida. Elle a toujours marché avec des béquilles explique le Dr Christian Cloutier, neurochirurgien etdepuis l’âge de 4 ans. « J’y ai été fort avec mes responsable de la clinique multidisciplinaire de douleurbéquilles. Je n’avais pas de limite : escaliers, voyages, du Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke.
gros sacs à dos. J’ai surexploité mes membres supérieurs », constate-t-elle. À la fin des années 1980,deux accidents d’auto subis en l’espace d’un an ont eupour conséquence de lui bloquer le nerf d’Arnold. Cenerf, issu de la moelle épinière au niveau du cou estrelié à plusieurs muscles de la nuque. Enfin, survientun claquage à l’épaule en 1991. Elle occupait alors unemploi d’infographiste. Plus les années passaient, plusses épaules la faisaient souffrir. Elle a ensuite donné,pendant plusieurs mois, des cours d’informatique. Ellese déplaçait alors beaucoup plus avec ses béquilles.
C’en était trop ! Elle a dû délaisser son emploi.
Elle n’est pourtant jamais allée dans une clinique de ladouleur, car lorsqu’elle s’est arrêtée de travailler, ladouleur a diminué. Pourtant, les douleurs sont revenues et font maintenant partie de son quotidien :brûlure au cou et en haut des épaules, parfois dans les Le patient doit être recommandé par un médecin de articulations des bras, dans le coude et les doigts. « Ça famille. Lorsque la personne s’inscrit, le personnel brûle comme au fer rouge, de chaque côté des épaules. évalue, en fonction de son dossier, si les services de laQuotidiennement, je me sens raquée, mais quand je clinique de la douleur peuvent répondre à ses besoins.
suis en crise, ça fait comme une brûlure », confie Nef. Le patient remplit ensuite des documents et des questionnaires (ex. type de douleur, traitements déjà Les cliniques de la douleur, pour qui, pour quoi ?
entrepris, médicaments consommés, évolution de ladouleur, quand elle se manifeste, etc.) pour décrire sa Une visite dans une clinique de la douleur l’aurait peut- condition.
être aidé à soulager sa douleur à plus long terme. Il enexiste près de 20 réparties au Québec, dont 7 se trouvent à Montréal. Elles fonctionnent sur une Hiver 2010 / Le Spinnaker / 7
« Dans les cliniques de la douleur, on voit toute sorte suggéré de prendre un antidépresseur. Nef en a alors
de clientèle. Pour les personnes qui ont le spina-bifida parlé à son médecin. Il était d’accord car les anti-
ou une blessure médullaire, les personnes consultent inflammatoires ne la soulageaient plus à long terme.
surtout pour des douleurs de type neuropathique 1 », Elle prend ce co-analgésique depuis un an.
indique la Dre Boulanger, anesthésiste, responsable de
la clinique de la douleur de l’Hôtel-Dieu du Centre Victimes de leur succès !
hospitalier universitaire de Montréal (CHUM). C’est
alors surtout des médications que l’on recommande. Le recours à un co-analgésique peut permettre de
Tout ce qui est de type narcotique fonctionne mal pour soulager la douleur en attendant de pouvoir recevoir
ce genre de douleur : on est obligé d’utiliser des les services d’une clinique de la douleur, car pour cela
grosses doses, ce qui augmente les effets secondaires. il faut être très patient ! Celle du CHUS accueille 1500
visiteurs par an et 200 à 300 nouveaux patients par Anti-épileptiques et antidepresseurs pour diminuer
année. Depuis que le Dr Cloutier s’est adjoint un 2e la douleur
médecin, ils peuvent en accueillir 500 à 600 annuellement ! De plus, les patients les plus sévères On donne donc de plus en plus des médicaments de la peuvent être suivis de quelques mois à quelques annéescatégorie des co-analgésiques, c’est-à-dire des (jusqu’à 5 ans !). Autant dire que les places ne se médicaments qui ont été développés à l’origine pour libèrent pas rapidement. Il y a donc 3 à 4 ans d’autres objectifs que le traitement de la douleur. Ainsi, d’attente. C’est pourquoi, les médecins ont établi desplusieurs anti-épileptiques (Neurontin®, Topamax®, groupes prioritaires, dont les personnes qui présententTégrétol®, Épival® ou Trileptal®) et antidépresseurs une hernie discale et syndrome douloureux régional(Élavil®, Aventyl®, Sinéquan®) se sont montrés complexe.
efficaces dans le traitement de la douleur chronique.
Le Lyrica®, un nouveau médicament, est de plus en L’établissement de groupes prioritaires est plus prescrit pour les douleurs chroniques qui résistent indispensable, car les listes d’attente ne vont pas à tous les autres traitements. disparaître rapidement. En effet, ces cliniques font faceà un manque chronique de ressources financières et Nef a en effet commencé il y a un an à prendre un humaines. « Il y a un manque d’intérêt des médecins
antidépresseur pour soulager ses douleurs. « Quand je de s’impliquer dans les cliniques de la douleur, croit le
suis en crise, ça fait comme une brûlure. Advil®, Dr Cloutier. C’est un domaine difficile, la douleur est
inflammatoire, infiltration de cortisone, Tylenol®, souvent réfractaire. Il y a aussi un problème
relaxant musculaire… et sac magique, j’ai tout essayé. d’organisation et un manque de budget. » Les cliniques
Sans médicament, c’est l’enfer », explique-t-elle. Elle de la douleur existent depuis le milieu des années 70
devra peut-être avoir d’autres infiltrations. Mais le au Québec. Celle de l’Hôtel-Dieu de Montréal est la
corps s’habitue aux anti-inflammatoires et à la codéine plus ancienne et la plus importante.
(un narcotique voisin de la morphine, souvent associé
aux analgésiques classiques pour augmenter leur effet). Le futur : des centres d’expertise en douleur
Les médicaments ne font plus d’effets. De plus, Nef a chronique.
découvert, à ses dépends, l’effet rebond de certains
médicaments. « Tu prends des médicaments pendant Face à ces difficultés de roulement chronique, le milieu
cinq jours, par exemple : cela soulage la douleur. Mais professionnel a donc lancé un cri d’alarme au
deux jours après, elle revient encore plus forte gouvernement au début des années 2000.
qu’avant de prendre le médicament ! » s’exclame-t-
elle, découragée. C’est son pharmacien qui lui a
1 La douleur neuropathique est secondaire à une lésion du système nerveux. Ces douleurs sont beaucoup plus vives et persistantes que les autres douleurs (voir Douleur chronique neuropathique : quand la machine s’emballe !, dans le Spinnaker Automne 2009).
2 La médication de la douleur chronique (texte de Dre Aline Boulanger) www.douleurchronique.org/html/gestion/Aline_Boulanger.pdf 8 / Le Spinnaker / Hiver 2010
« Les professionnels de la santé travaillant sur la douleur chronique avaient envoyé une lettre au Ministre de la Santé et Campagne de plaintes à la CDPDJQ
des Services sociaux pour lui faire part de leur insatisfaction sur l inaccessibilité des terminaux
concernant la prise en charge des patients souffrant de douleur de points de ventes fixes (TPV).
chronique », explique la Dre Boulanger. Les services étaientfragmentés et les délais d’attente longs à tous les niveaux dusystème de soins. Les quelques cliniques multidisciplinaires dela douleur du Québec n’avaient pas suffisamment de ressourcespour dispenser les soins appropriés. Enfin, l’accès aux servicesvariait selon les régions. Le Ministre a alors chargé l’Agenced’évaluation des technologies et des modes d’intervention ensanté (AETMIS) de faire des recommandations pour améliorerla prise en charge des patients. L’AETMIS3 a confirmé le besoin de cliniques de la douleur. L’Agence a aussi recommandé d’y allouer des ressources en conséquence et defavoriser l’adoption d’une approche hiérarchisée, intégrée etinterdisciplinaire de prise en charge de la douleur chronique. « Un deuxième comité, composé de fonctionnaires du La Confédération des organismes de personnes Ministère a suggéré de s’appuyer sur le même modèle que les handicapées du Québec (COPHAN), dont l’ASBHQservices en traumatologie, raconte Dre Boulanger. Le est membre, a mis sur pied un comité Technologies pour travailler à l'amélioration des technologies qui gouvernement a accepté la proposition de ce comité et choisi sont désormais partout dans notre quotidien. Devant de commencer par créer des centres d’expertises. » C’est un les obstacles posés par les terminaux de points programme de services gouvernemental pour organiser les de ventes (TPV), soit les claviers de saisie du NIP soins dans les cliniques de la douleur, un peu comme le sont de notre carte de débit et depuis peu de notre carte deceux des grands brûlés ou des personnes traumatisées.
crédit, la COPHAN a entamé des démarches auprès desfournisseurs et fabricants de l'appareillage afin qu’ilsapportent les correctifs nécessaires. Il serait temps que le gouvernement trouve une solution pourdiminuer les listes d’attentes dans les cliniques de la douleur, Face au peu d'entrain manifesté par les fournisseurs victimes de leur succès. La douleur chronique est souvent et fabricants, la COPHAN a lancé une campagne tenace et les médicaments ne suffisent pas à la diminuer. Les de plaintes auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec services de ces cliniques constituent alors souvent l’ultime (CDPDJQ). Cette campagne s’étalera de janvier à mai remède pour les personnes qui vivent avec quotidiennement.
La COPHAN a produit une lettre que nous avons envoyée à nos membres, par courriel, pour leur permettre de la personnaliser avec leur témoignage et des exemples de situations qu’ils avaient vécues, avant www.douleurchronique.org/html/gestion/Aline_Boulanger.pdf Vous n’avez pas de courriel mais souhaitez quand
Association québécoise de la douleur chronique même vous joindre à cette campagne? Un membre
du comité Technologies de la COPHAN se tient à
votre disposition pour vous aider dans la rédaction

de votre plainte. Il s’agit de Linda Gauthier que
vous pouvez joindre par téléphone au 514-521-8204.
La COPHAN fera un suivi collectif auprès de la CDPDJQ à la fin du mois de mai 2010. Nous vous 3 Prise en charge de la douleur chronique (non cancéreuse) : organisation des tiendrons informés des résultats de cette campagne.
services de santé (AETMIS 2006; vol. 2, no 4).
Hiver 2010 / Le Spinnaker / 9

Source: http://mots-en-sante.info/pdf/art_spin_clin-douleur.pdf

The effect of the levonorgestrel-releasing intrauterine system and the copper intrauterine device on subendometrial microvascularization and uterine artery blood flow

The effect of the levonorgestrel-releasing intrauterinesystem and the copper intrauterine device onsubendometrial microvascularization and uterineartery blood flowenez, M.D.,Elisangela Arbo, M.D.,Daniela Vetori, M.D.,Fernando Monteiro de Freitas, Ph.D.,and Jo~ao Sabino Lahorgue Cunha-Filho, Ph.D. a Programa de Pos-graduacx~ao em Medicina: Ci^encias Medicas, and b Obstetrics and Gynecology De

Microsoft word - curriculum vitae_hung-rong yen updated on oct 08, 2011.doc

Curriculum Vitae (Hung-Rong Yen) Name: Hung-Rong Yen (顏宏融) Birth date: October 19, 1972. Birth Place: Changhua County, Taiwan Citizenship: Taiwan, R.O.C. Office Address: Center for Traditional Chinese Medicine, E-mail: coloryen@adm.cgmh.org.tw Language: Taiwanese, Chinese, English Education and Post-Graduate Education: Sep 1990-Jun 1997 M.D., China Medica

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